Libre - « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. »
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Roxanne A. Ryans
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Sujet: Libre - « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. » Lun 25 Mar - 23:07
Parfois dans ces jeux d’esprit, on s’égare. On se perd dans le labyrinthe de la mémoire. On confond passé et présent. Le futur est flou, abstrait. On sait ce qu’il va se passer, on lutte contre notre destinée et au final, on s’y retrouve entravé. Héros de ma mémoire, de mes souvenirs. Venez, venez, ectoplasmes de mes cauchemars. Hantez moi la gorge, étouffez moi les poumons, attrapez moi les hanches, coupez moi les veines. Je vous en prie, il faut me croire. Je ne suis pas dingue, je ne suis pas folle. Je suis juste déboussolée, j’ai perdu le nord, je lui ai tourné le dos et je me suis retrouvé sur le ventre, le souffle coupé, les mains liées. Accrochée au passé, je me traîne, je me languis. Je pense, je réfléchis et je cris. Je te hurle de t’en aller, de me lâcher. Sourds, tu restes là, debout, sans bouger, les yeux fixés. Les battements d’un cœur. Tu m’effleures et je meurs. « Roxanne ? Roxanne ! » Je lève les yeux, croise le regard de Mandy (collègue au journal). Mes doigts sont restés inanimés sur les touches du clavier durant quelques secondes. Une série de lettres sans queue ni tête ont torché ma feuille à moitié blanche. Mandy parle d’une voix forte, rauque et sans aucune gentillesse. J’observe ses ongles rongés et ses cheveux coupés courts assez sales. J’hésite à lui dire ce que je pense de son maquillage mais je me rappelle que je suis au boulot. Un mot de travers et je risque la porte. « Ton article est prêt ? » demande l’allégorie du diable en tailleur mauve en pointant son doigt vers mon écran et en le posant dessus. J’ai horreur de ça, ça va faire des traces. « Pas encore mais je sui…»« Je le veux aujourd’hui dans deux heures ! Il paraîtra dans l’exemplaire de demain. » Elle me demande si j’ai une objection à faire. Je lui aurais bien écrit le nom de mon shampooing afin de le lui conseiller mais elle était déjà partie. Le journal est l’endroit sur terre où je me sens le plus chez moi. Il y a des ordinateurs, des textes en cours d’écriture, des lettres un peu partout dans les bureaux et des gens silencieux concentrés sur leurs aventures qu’ils impriment en petits caractères. Je ne demande rien de plus. J’ai ce besoin d’exprimer des pensées par des mots. De mettre à l’écrit des choses qui feraient moches à l’oral. Des choses à lire et à relire. Parfois ça paraît niais, lasse, plat. Les mots nous pousse à quelque chose, de vrai, de faux, peu importe du moment qu’on éprouve. Je quitte mon siège de bureau, le range à peine. Mon trench coat reposé sur mes épaules, je le noue à ma taille. Mes bottines claquent, les portes s’ouvrent, le vent s’enivre de mon parfum et secoue mes cheveux. J’ai un article à rendre et pourtant je suis dehors. J’échappe aux ordres de cette femme qui m’empêche d’écrire ce que je veux. N’ayant rien mangé depuis plusieurs heures, mon estomac crie famine. Les seules choses proposés dans la rue sont bourrées de viandes trouvées on ne sait où. Je suis végétarienne et ne mange pas de chaire animale. Il n’y a rien ici pour moi. Tant pis, je ne mangerais pas. Je regarde ma montre. Je décide de m’accorder encore quelques minutes avant de rentrer. Je veux profiter de ces instants. J’ai besoin d’air frais. A cette époque de l’année, le parc est vert. Complètement et dans sa totalité. Il y a juste des bancs marron qui font taches. Mais je suis assise dessus et je ne suis pas verte. « Je fais tache » murmurais-je.
Sujet: Re: Libre - « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. » Mar 9 Avr - 18:09
Les vies sont si fragiles, si incertaines. On croit parfois leurs fondations solides, on s'émerveille du chemin parcouru, puis, comme ça, soudainement, pour un éblouissement, elles volent en éclats, se fracassent contre un rêve.
Trainer dans le parc en costard, voilà une bien étrange habitude. Habillé en marques de luxes, Alejandro n'était pas très invisible au milieu de la nature et des joggers. Les mains dans les poches, il regardait devant lui, jetant parfois un coup d'oeil aux derrières des belles demoiselles qui couraient en lui jetant des regards plus qu'affriolants. Il restait calme, en leur décrochant un timide sourire, essayant de le faire croire unique alors qu'il le sortait toutes les 10 minutes. Il baissa finalement ses yeux sur son portable, répondant vite fait à quelques sms auxquels il n'avait pas répondu ce matin. Il sentait la présence d'une personne qui l'épiait, et ne mis pas beaucoup de temps à se rendre compte qu'un photographe rôdait. Peu importe. La journée était belle, il souriait pour les photos, pour les belles filles, et s'alluma une cigarette. Il finit par repérer une belle demoiselle, c'était son jour de chance dis donc. Bien habillée comme lui, surement une femme sérieuse, qui passait son temps dans les bureaux. Il adorait passer du temps avec elles, car elles raffolaient par dessus tout de parler d'elles, de leurs journées, et à vrai dire, elles étaient plutôt des bons coups. Il adorait entendre les femmes parler d'elles, il apprenait à mieux les connaitre, et ça pouvait l'arranger dans certaines situations.
Alejandro ne réfléchit jamais à ses plans d'attaques, à ses abords. Une de ses plus grandes qualités est son aise à toute épreuve : se prendre un vent, il connait peu, et même si c'est arrivé, il a toujours réussi à garder le contrôle de la situation. Sur de lui, il ne faiblit devant rien. Il se dirigeait donc dans l'herbe, en décidant de venir en douceur. Il la sentait perdue dans ses pensées, voyant même ses lèvres bouger, surement entrain de réfléchir. Ça lui prenait parfois aussi de parler tout seul. Il ne se pressait pas, passait une main dans ses cheveux - une habitude, et finit par comprendre ce qu'elle disait. Il était assez proche pour entendre ses dernières paroles, et cela le fit sourire. « Qu'est ce que je devrais dire alors ? »
La jeune femme se retournait, l'air surprise. Il la regarda, regarda le banc, elle ne semblait pas refuser directement sa présence, au pire il se ferait gifler, ou renvoyer chez lui. Il s'assit donc sans trop d'hésitations à côté d'elle, en lui laissant un peu de place quand même, son espace vital. « J'espère ne pas vous avoir effrayée. » Il lui fit un sourire en coin, en posant son regard au large de ses beaux yeux, qui manquaient un peu d'éclat selon lui.
C'était une belle journée aujourd'hui. Il ne pensait pas rencontrer une fille comme ça. En soit, elle n'&tait pas différente des autres filles qu'il avait rencontré jusqu'à là, mais elle avait un petit truc qui l'intéressait vraiment. Cette genre de fatalité dans le regard, ce truc qu'on perd quand on vit quelque chose de difficile. Il le connaissait bien, ce sentiment, il avait lui même essayé de raviver la flamme dans ses yeux, ça dépendait des jours, parfois il y parvenait, souvent non, tant que ça ne l'empêchait pas de changer de filles tous les soirs, ça lui allait.
« Qu'est ce que vous faites ici seule, si ce n'est pas indiscret ? » Alejandro entendit un petit gargouillis provenant du ventre de la belle, dont il ne connaissait même pas le prénom. Il n'osa pas un rire, attendant sa réaction, mais ne pu contenir une mine amusée.
Roxanne A. Ryans
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Sujet: Re: Libre - « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. » Jeu 11 Avr - 20:07
J’observais les oiseaux du parc. Ils n’étaient pas très beaux d’ailleurs. Certains n’avaient même plus de plumes. Ils marchaient, balançant leur cou fripés d’avant en arrière. Ils avaient tous des yeux globuleux qui semblaient me fixer. Ils me faisaient peur, je le savais. Ma main, posée sur un de mes genoux tremblait, même. Mais je continuais à les fixer. Et eux, continuaient à balancer leur cou d’avant en arrière. J’avais envie de me lever, de tirer un grand coup de pied dans l’amas de plumes. Mais ça serait méchant et je ne suis pas méchante. C’est pour cela que le les laisse manger leurs miettes de pain. « Qu’est-ce que je devrais dire alors ? » Je ne réagis pas immédiatement à l’appel de la voix. Je crus d’abord qu’elle venait de ma tête. J’entendais souvent des voix dans ma tête, je cherchais d’où elles venaient mais personne ne me répondait en général. Je levais finalement les yeux vers le mur noir qui barrait la route du soleil vers mes yeux. Je me demandais ce qu’il faisait là et pourquoi il m’adressait la parole. Je ne le connaissais pas, je ne l’avais jamais vu. Je l’avais pourtant vu venir du coin de l’œil. Il n’avait pas peur des filles. Pas comme certain garçons qui deviennent rouges écarlates, se forcent à sourire et à rigoler à tes blagues. Non, lui, il m’avait prise pour cible. J’ouvris la bouche puis la refermais. Non, je ne savais pas trop quoi dire. « J’espère ne pas vous avoir effrayée. » Mes yeux calculèrent finalement l’individu dans sa totalité. Un homme. Sûr de lui dans sa façon de passer sa main dans ses cheveux. Voix qui se voulait mielleuse pour faire tomber la gente féminine. Visage doux comme celui d’un Dieu. Achève cette description avec des yeux remplis d’éclats : il a une idée, un plan, un but. « Vous n’avez pas peur. Pas peur des femmes. » Ces mots m’échappent. Je ne les retiens pas et je ne cherche pas à les corriger. Qu’il en soit ainsi.
Je sens son regard posé sur moi. Il est plus haut que moi, m’observe comme un aigle observe un mulot. Il va fondre sur moi, me retenir prisonnière avant de me briser. Je n’ai pas confiance en lui. Je me redresse et me tiens bien droite. M’écarter un peu de lui serait malpoli et significatif de plein de choses. Peut-être ma peur, mon manque de confiance en eux. En eux, les hommes. Ils m’ont tiré vers le bas pendant si longtemps. Je ne suis plus qu’un bateau échoué, une épave. Mon paradis est tombé, je suis un ange déchu. « Qu'est-ce que vous faites ici seule, si ce n'est pas indiscret ? » Une jeune fille dans un parc seule, à l’heure de midi l’intriguait-t-il toujours autant ? « Je regarde les oiseaux. Je cherche un sujet et avec cela, une dose d’inspiration. » Je termine à peine mes mots et mon ventre fait retentir son mécontentement. Je baisse la tête, cache mon visage derrière mes cheveux blonds à la limite du platine. Quand je redresse la tête, je souris. Un grand sourire sincère et remplit de confiance. Je fais même entendre un délicieux rire pour mettre le ton détendre un peu mes dernières paroles. « Je suis désolée pour cela, je n’ai rien avalé depuis ce matin. » Je vois que le jeune homme a une expression amusée. Ça me détends, je n’aime pas l’embarras. Je sais qu’il risque de me proposer quelque chose à manger alors je change de sujet. « Roxanne. Je suis journaliste à l’Eden News et je cherche un sujet pour mon prochain article. Je crois que je me suis un peu trop laissée envahir par… tout cela » finissais-je ma phrase en tirant un trait sur mes paroles précédentes. Je me retourne finalement vers le jeune homme en fronçant les sourcils. Mon sourire détendu est toujours sur mes lèvres rosées. je ne suis pas fâchée. J'ai juste une question ou deux. Habitude de journaliste. « Mais dîtes moi, ça vous arrive souvent d’aborder les femmes que vous ne connaissez pas ? Vous ne craignez pas les mauvaises surprises ? »
Sujet: Re: Libre - « On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux. » Ven 12 Avr - 16:00
Qui peut se croire assez fort pour ne jamais chuter, pour ne pas désirer céder à ce qui un instant l'a fait défaillir ?
Alejandro observait l'attitude de la jeune femme avec attention, mais sans cesser d'être discret. Il ne voulait pas l'effrayer avec un regard insistant qui la ferait passer pour un bout de viande. Il aimait observer les femmes, leurs attitudes, et essayer de deviner leurs pensées. Il la sentait se redresser, et décida de regarder devant lui. Il avait aussi vu les oiseaux, déplumés, tristes à mourir. Ils reflétaient une ville délabrée, noire, qui essayait de paraitre sous son plus beau jour. Des artifices qui cachent bien les travers, qui cache les rues arpentées de dealers une fois la nuit tombée, la maison des prostituées, toutes ces personnes qui aspirent à une auto-destruction. Alejandro n'était pas comme ça, mais le voyait clairement. Il sentait l'attitude de la jeune femme, distante, fragile. Il avait beau être le plus grand des salauds, il aimait les femmes plus que n'importe qui, et n'aimait pas forcément les voir souffrir. Le problème avec lui, c'est qui aime toutes les femmes.
Alejandro rit doucement à sa première phrase. « Ca commence bien » finit-il par se dire, mais il ne laissait rien paraitre, stoïque, lui souriant sincèrement, se voulant rassurant. J'entends son rire et je suis séduit. Je continue à la regarder avec un air amusé en l'écoutant parler doucement. Elle semblait se calmer, sa voix s'était adoucie. Il reçu un message, son portable émis un bruit significatif, mais il n'y prêta pas attention, comme si ce qu'il était en train de vivre maintenant importait plus que n'importe quoi sur cette Terre. Ce qui était vrai, c'est que ça importait plus qu'un bête sms.
Alejandro compris bien vite, encore mieux après ces paroles, ce qu'il avait cru voir au premier abord : il avait près de lui une femme brisée. « Enchanté, moi c'est Alejandro. » Une voix enjôleuse, chaude et rassurante. Voilà ce qui sorti du bout de ses lèvres. Il n'eut pas le temps de finir qu'elle se retournait vers lui, lui posant des questions. Cela lui faisait penser à des questions de journalistes lors de ses multiples interviews. Un peu plus farfelues que celles de la belle quand même. Il riait. « Vous voulez faire un reportage sur moi ? »
Il fini par se mordre la lèvre, par habitude, et se surpris par son geste. Un geste de dragueur qui l'avait surpris lui-même, et qu'il espérait qu'elle n’interpréterait pas mal, ou qu'elle ne l'avait simplement pas vu. Il évitait souvent ce genre de gestes avec des personnes comme elle. Il savait qu'il pouvait être effrayant. Il n'avait pas oublié son ventre gargouiller, et une bonne odeur lui chatouillait les narines. Il semblait il y avoir un snack, un peu plus loin, peut être un marchand ambulant de marrons chauds, ou quelque chose comme ça. « Vous ne voulez rien manger ? » finit-il par lui proposer. Il aurait bien mangé quelque chose aussi, après sa matinée de sport, il n'avait rien pris. Il attendait sa réponse, tout en observant les gens qui passaient : pressés, ils ne prenaient le temps de rien. Alejandro avait l'impression que dans cette ville, personne ne profitait de la vie. Sauf lui.
Toujours dans son optique de la mettre à l'aise, il engagea une conversation sur lui. Connaitre les gens, ça peut aider à se rassurer, il ne voulait pas qu'elle pense faire un monologue face à lui. Mais à vrai dire, il ne savait pas trop quoi lui raconter : il n'aimait pas parler de lui, et ne le faisait pas souvent. Et quand il le faisait, c'était de petites choses, superficielles, peu importantes, ou que tout le monde savait. « Je suis mannequin depuis quelques années, mais j'ai décidé de faire une petite année de pause. C'est pour ça que je suis venu ici, pour changer un peu de cet univers. »
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