Léna & Capucine ♥




Ce matin là, Léna était tout simplement de bonne humeur. Elle s’était réveillée après une bonne nuit de sommeil profond dont les rêves avaient été tous plus agréables les uns que les autres et n’avait pensé à rien de stressant ou de démoralisant. Dès qu’elle avait posé un pied à terre une petite musique joyeuse raisonnait dans sa tête et elle s’était empressée de se préparer pour rejoindre le boulot, cette même musique émanant des petites enceintes pour accompagner sa bonne humeur. Elle s’était appliquée à se maquiller minutieusement, à choisir ses vêtements avec précision, et se sentait sûre d’elle. Il y’a des jours comme ça, où vous avez l’impression que le monde vous sourit, sans raison, vous appréciez la vie tout simplement, et c’était le cas pour la jeune fille.

Elle pensa à Roméo, et son sourire s’élargi encore plus. Elle ne l’avait pas vu de la semaine parce qu’il avait été envoyé en stage dans une école spéciale à l’autre bout de la ville et était bien heureuse de le revoir. Peut-être d’ailleurs que c’était la raison de sa bonne humeur, ou du moins ça avait un bon effet sur elle. Quand finalement elle fut prête, elle pu enfin aller travailler. La brune aimait beaucoup son travail. Elle était ravie d’avoir trouvé quelque chose qui lui plaisait, pouvait aider d’autres personnes et dans lequel elle s’investissait à fond. Le contacte avec les autres était ce qu’elle recherchait le plus, et avec son boulot elle était servie. Elle n’allait pas tous les jours au travail avec le sourire, il lui arrivait aussi de ne pas vouloir se réveiller, de marmonner, de ne pas vouloir bosser, mais il n’empêche qu’en général, elle adorait ça. Et puis souvent comme aujourd’hui elle ne commençait qu’à partir de 14 heures.

Quand elle arriva, les jeunes venaient de finir de déjeuner. C’était un mercredi après-midi, un grand nombre d’enfants était donc présents allant de 6 à 17 ans. C’était un grand centre regroupant 3 catégories d’enfants : les enfants à problèmes mentaux qui avaient aussi le droit de séjourner ici, les enfants à problèmes familiaux et sociaux qui avaient aussi ce droit et les enfants venant simplement se défouler ici qui venaient et rentraient chez eux quand bon leur semblait. Pour certaines activités les enfants étaient mélangés et pour d’autres non, mais tout le monde ici connaissait tout le monde, des enfants aux moniteurs en passant par les stagiaires et le directeur. C’était vraiment une bonne ambiance. Léna rigola en entrant dans le réfectoire en remarquant qu’elle arrivait pile poile alors qu’une bataille de nourriture semblait avoir pris fin : deux garçons se faisaient réprimander dans un coin par un des moniteurs plus âgés. Elle leva les yeux au ciel en les reconnaissant et se dirigea automatiquement vers les tables des moniteurs. Après avoir salué tout le monde d’un grand signe de main et d’un « Bonjour tout l’monde ! » elle se dirigea vers celle où étaient généralement assis les plus jeunes d’entre eux. Un petit sourire en coin apparu sur ses lèvres quand elle reconnu Roméo. Il était en train de rire, penché en avant. Un petit pivotement de tête et le sourire de Léna disparu pour laisser place à une mine contrariée. Il était assis juste en face de Capucine, et elle ne semblait pas avoir perdu son temps non plus. ‘Il venait de rentrer merde elle peut quand même le laisser respirer !’ Se dit-elle alors qu’elle était elle-même prête à lui sauter dessus et lui demander de tout lui raconter.

Sans trop se poser de questions elle s’approcha d’eux, remerciant intérieurement le Ciel pour la place libre juste à côté de Roméo. Une fois devant eux, debout, elle leur lança un grand sourire. Un premier plein de joie à Roméo après lui avoir posé un bisou sur le joue, et un autre plus hypocrite -bien que jamais vraiment méchant- pour la jeune femme. « Salut vous deux, vous allez bien ?! » Avait-elle dit d’un ton enjoué en posant ses fesses sur le banc. « Oh, Capucine, on dirait que les enfants se sont lâché aujourd’hui, t’en as jusque dans les cheveux. » Fit-elle ensuite en pouffant de rire et en se penchant en avant pour retirer le peu de nourriture qui était allé se loger dans ses cheveux et qui était pratiquement imperceptible, mais que Léna n’aurait pas manqué de faire remarquer. Elle ne cherchait pas à être méchante avec elle, ce n’était jamais vraiment grave. Elles se taquinaient beaucoup, se cherchaient, s’insultaient parfois sans trop entrer dans la vulgarité, mais jamais l’une d’entre elle n’avait vraiment fait du mal à l’autre. Enfin, peut-être un petit croche-pied de temps en temps. Ce n’était pas vraiment de la haine, c’était juste une histoire de compétition.

La brune rigola légèrement et tourna ensuite la tête vers Roméo, sans prêter plus attention à Capucine. Exprès elle glissa une main innocente sur sa cuisse. « Alors mon beau Roméo, il faudra que tu me raconte comment s’est passé cette semaine ! Ah et je ne sais pas si tu es au courant mais il y’a eu un petit changement de programme, cette après-midi, finalement c’est moi qui suis chargée de l’activité d’éveil du groupe 2B avec toi. » Avait-elle dit presque en battant des cils. Elle avait réussit à s’arranger avec Lisa, celle qui devait normalement se charger de ça puisque c’était son groupe, et elles avaient fait un échange. Elle ne se souvenait même plus de quelle excuse elle avait sorti, mais elle avait réussit, et elle pouvait déjà sentir le regard fulminant de Capucine sur elle. « Ca nous permettra de revoir le cas de Josh, j’ai entendu dire qu’il a encore fugué et qu’il a fumé dans le dortoir. » Finit-elle par soupirer en repensant au petit Josh. C’était un enfant d’à peine 11 ans mais qui avait autant de problèmes qu’un adolescent de 16 ans. Trop de problèmes pour un si jeune âge. Il souffrait d’un manque d’attention évident de sa mère, d’un père beaucoup trop violent, de beaucoup de choses qui l’avaient rendu insupportable, colérique, ingérable etc. il était un des cas les plus difficiles du centre parce qu’il refusait toute aide. On avait tout essayé : les moniteurs plus vieux, plus jeunes, plus sévères, de le caresser dans le sens du poil, de lui faire un choc et lui ouvrir les yeux, rien. Tout du moins au début, puisque depuis un moment il commençait à se calmer, acceptait de venir au centre, de se faire suivre et d’écouter les moniteurs, mais il restait une grande source de problèmes et de violence, sans doute pour attirer l’attention. Léna l’aimait bien malgré tout ce gamin, il n’avait vraiment pas une vie facile. Et puis, parfois, comme il avait le dont d’être un vrai [/justify]petit fouineur, il venait lui raconter ce qui se passait entre Capucine et Roméo.

Capucine et Lena

Vivre dans son propre appartement impliquait des petits sacrifices. Capucine avait eu l’aide de ses parents pendant ses deux premières années à l’école mais pour sa troisième année à l’école d’art, la belle avait eu envie de voler de ses propres ailes. Dépendre de ses parents était facile, elle n’avait qu’à travailler un peu l’été et compter sur eux pour le reste. Seulement, elle n’avait plus envie d’être une charge pour eux et avait décidé de trouver un petit boulot. Ses horaires à l’école ne lui permettaient pas de travailler longtemps mais participer aux dépenses lui plaisait. Capucine se sentait importante, plus utile et moins profiteuse. Elle avait cherché un peu dans tous les domaines et après avoir écumé les restaurants et magasins en tout genre, elle avait jeté son dévolu sur le centre pour les jeunes. Elle avait les diplômes nécessaires pour aider les titulaires et avait obtenu assez facilement un petit poste. Elle aimait ses moments au centre. Ça changeait de l’univers un peu trop lisse de l’école. Ici aussi elle se sentait utile et ça la motivait. Puis les gens de l’équipe étaient plutôt accueillants. Une bonne ambiance régnait dans le centre si elle oubliait les petits instants taquins avec Lena qui pouvaient s’avérer parfois pénibles. Dès qu’elle avait posé les yeux sur Léna, Capucine avait su que ça ferait des étincelles. Elle ne la détestait pas, loin de là, elle sentait juste une certaine tension, une envie de l’embêter, de la bousculer. Elle semblait un peu trop sûre d’elle et ça l’agaçait un peu. La jeune femme n’était pourtant pas habituée à juger les gens à première vue mais même après plusieurs jours, elle continuait de ressentir cette envie de jouer avec les nerfs de la plus âgée. Et quoi de mieux qu’un garçon pour ça ? Capucine avait remarqué les yeux plein d’étoiles de Lena lorsque Romeo s’approchait d’elle. Ça l’amusait de la voir s’extasier de la sorte et la brune avait eu envie de jouer la dessus. Elle avait envie de la malmener, de marcher sur ses plates-bandes.

Roméo n’avait pas l’air plus dérangé que ça que Capucine lui montre de l’intérêt. Après tout, il n’était qu’un homme. Et les hommes adoraient que les femmes se battent pour eux. La brune n’avait pas forcément envie d’une relation avec lui, il était mignon, plutôt intelligent mais c’était surtout le challenge avec Lena qui la poussait à lui faire les yeux doux. Bon, s’il cédait à ses avances, elle ne refuserait pas, évidemment. Elle aurait gagné face à sa collègue et passerait sûrement un très bon moment. Ce jeu lui plaisait énormément. Roméo était un homme très agréable et, finalement, passer du temps avec lui n’était pas si horrible. Au fur et à mesure, elle s’était liée à lui. Une amitié naissante qui lui plaisait réellement. Ils discutaient de tout et c’était réellement appréciable. Mais Capucine ne pouvait empêcher ce petit picotement, cette satisfaction lorsque Lena les apercevait ensemble. Elle voyait bien que ça la perturbait et qu’elle venait directement pour les « séparer ». C’était plutôt amusant. Puis, si elle voulait vraiment ce jeune homme pour elle, elle n’avait qu’à se décider et se lancer.

Un midi agité avec les gamins mais Capucine ne se décourageait pas. Roméo, ainsi que d’autres moniteurs, étaient aussi présents pour remettre de l’ordre. Ils avaient tous bien ri ensemble même s’ils se devaient de montrer l’exemple. Le calme enfin revenu, la demoiselle en profitait pour rire des blagues de Roméo. Il était vraiment amusant. La jeune femme adorait ces moments seule avec lui. Pourtant, comme à chaque fois, ils furent stoppés. Pas de retour au travail, non, Léna. Dès qu’ils se retrouvaient seuls tous les deux, la demoiselle trouvait toujours un moyen de les couper. Capucine retenait un rire à chaque fois, ravie de l’effet que ça avait sur elle. Mais au fond, ça lui tapait sur le système. Il fallait que Lena s’immisce entre eux et ça n’arrangeait en rien son envie de se venger. « Salut vous deux, vous allez bien ?! » Capucine avait eu envie de lui répliquer qu’elle allait bien jusqu’à ce qu’elle vienne les interrompre mais se retint. Elle se contenta d’hocher la tête. « Oh, Capucine, on dirait que les enfants se sont lâché aujourd’hui, t’en as jusque dans les cheveux. » Nullement gênée, la jeune femme rigola. Elle n’en avait strictement rien à faire d’avoir de la nourriture dans les cheveux, ça prouvait juste qu’ils s’étaient amusés. « Ah mais ce n’est pas xe la faute des gamins ça » lâcha-t-elle en faisant un sourire à Roméo « je crois que Roméo a eu envie de s’éclater lui aussi ! » Le jeune homme rigola de plus belle au souvenir. Ils ne le faisaient pas souvent puisqu’ils devaient montrer l’exemple mais il l’avait prise en traite et discrètement, c’était plutôt marrant sur le coup. Capucine secoua doucement sa longue chevelure quasiment sur les genoux de Lena, y faisant tomber le peu de miettes qui s’y trouvait. « Voilà ! Merci de m’avoir prévenue. » Son sourire se fit un peu plus hypocrite pour la jeune femme. Elle avait voulu la ridiculiser devant Roméo ? Capucine n’allait sûrement pas se laisser faire.

« Alors mon beau Roméo, il faudra que tu me raconte comment s’est passé cette semaine ! Ah et je ne sais pas si tu es au courant mais il y’a eu un petit changement de programme, cette après-midi, finalement c’est moi qui suis chargée de l’activité d’éveil du groupe 2B avec toi. » Capucine regarda Léna et serra les dents. Pourtant une envie de rire la prit en voyant son attitude. Elle avait pourtant deux ans de plus qu’elle mais se comportait comme une adolescente devant le premier mec mignon qu’elle aurait pu croiser. C’était assez drôle finalement. Roméo se contenta d’acquiescer aux paroles de son ami. Capucine se pencha et posa son menton dans sa main. « Léna, t’es mignonne. Tu vas jusqu’à demander d’échanger les places pour passer du temps avec, je cite, ‘ton beau Roméo’ » Pinçant les lèvres, elle retint un rire. La situation était vraiment amusante. Roméo lui, souriait, comme à son habitude. Capucine se demandait s’il était conscient du « combat » des deux jeunes femmes. « Quelle technique de drague, Léna. Digne des grandes séductrices. » La voix mielleuse, les battements de cils et le changement de place. C’était assez « enfantin » finalement et la réplique de Capucine était, évidemment, ironique. « Mon beau Roméo, demain après je crois que tu es avec moi. Et je n’ai même pas eu besoin de demander à tout chambouler. » Un peu moqueuse, elle avait imité sa collègue et papillonna des cils exagérément. Le « beau Roméo » ne put retenir un sourire devant cette attitude. Capucine aimait bien le faire rire, c’était ça entre eux. Le rire. Et ça semblait plaire au jeune homme. « Bon, trêve de plaisanterie, ça tient toujours pour ce soir Roméo ? Un petit verre en ville ? » Malicieuse, elle sourit quand il confirma. Elle savait que ça tenait toujours, ils en avaient parlé la veille mais elle voulait montrer à Lena qu’elle n’était pas la seule à voir le jeune homme hors du centre. Elle la voyait déjà tenter de s’incruster mais elle se ferait un plaisir de refuser. Sans aucune gêne.

Capucine et Lena

Travailler pour le centre aéré plaisait à Capucine. Elle touchait du doigt un monde différent de celui de ses cours. Evidemment, elle aurait aimé trouver quelque chose dans sa branche lorsqu’elle avait cherché un travail mais aujourd’hui, elle ne regrettait pas d’explorer d’autres horizons. Les enfants lui faisaient voir le monde autrement, lui accordaient une parenthèse qu’elle appréciait. Passer des après-midi au centre était plus un plaisir qu’autre chose et elle ne voyait en aucun cas cela comme une corvée. Elle y allait avec le sourire malgré les difficultés qu’il pouvait y avoir parfois. Puis, il y avait Lena. Cette fille plutôt agréable mais avec qui elle avait créé une sorte de compétition. C’était étrange d’ailleurs. Capucine n’était pas vraiment le genre de fille peste et emmerdeuse mais là, avec Lena, c’était différent. Un jeu qui pouvait se révéler un peu dur parfois mais Capucine continuait. Le pauvre Roméo ne devait pas trop savoir comment réagir avec les deux filles. Pour l’instant, il semblait ne pas s’en rendre compte, ou du moins, faire comme si de rien n’était. C’était frustrant, évidemment, mais cela rajoutait du challenge. Il était plutôt beau garçon mais c’était surtout sa gentillesse et son humour que Capucine appréciait. Ils passaient de bons moments ensemble et si ça pouvait embêter Lena, pourquoi se priverait-elle ? Au fond, elle ne cherchait pas réellement à coucher avec lui ou se mettre en couple, si ça ne se faisait pas, elle n’allait rien ressentir. Elle n’était pas amoureuse de lui, c’était surtout le petit concours avec sa collègue qui la poussait. C’était peut-être méchant pour Roméo et Lena mais, elle, ça l’amusait franchement. Elle s’était d’ailleurs demandé si Lena avait des sentiments pour Roméo. Si c’était réellement le cas, elle arrêterait peut-être de s’acharner de la sorte. Mais pour l’instant, c’était tellement bon de la taquiner et de la provoquer. Elle ne voulait pas non plus l’humilier et tentait de restreindre ses moqueries. Ça devait tout de même rester un jeu. Seulement, ses talents de comédienne et son envie de mettre le bazar la poussaient à continuer de plus belle. Puis, voir Lena rougir sous ses petits pics était une jolie récompense. Elle aimait jouer et surtout avoir le dessus. « C’est normal, je prends exemple sur toi » Penchant la tête Capucine fit une moue amusée. Son regard détailla la jeune femme de haut en bas comme si elle effectuait une évaluation et elle perdit son sourire avant de prendre une mine sévère. « et bien mademoiselle Delmonte, il y a encore énormément de travail… Le résultat n’est pas du tout satisfaisant. » Elle n’avait aucun mal à dissimuler son amusement et retenir son rire. Pourtant, elle n’avait qu’une envie, céder à la tentation et sourire mais ça casserait certainement tout l’effet. Regardant du coin de l’œil la réaction de Lena alors qu’elle parlait du rendez-vous qu’elle avait avec Roméo, Capucine sourit malicieusement. Autant pour la réponse affirmative de son ami que pour la mine pensive de Lena.

Sourcil levé, la brunette regarda ses collègues se saluer. « Me pince pas, méchant ! » Devant elle, Lena semblait n’avoir plus que 15 ans. Elle gloussait et agissait comme une adolescente. Capucine ne savait pas si elle devait rire ou être dépitée. Sa collègue était tout de même plus âgée qu’elle mais agissait comme une enfant. Un instant, elle se dit que Lena n’agirait sûrement pas de la sorte si elle n’éprouvait aucun sentiment pour Roméo. C’était troublant au fond. Mais aussi agaçant. Perdue dans ses pensées, la jeune femme n’avait même pas remarqué que leur ami était parti. La voix de sa collègue la ramena sur terre. « Oh, un petit conseil pour ce soir, Roméo n’aime pas vraiment les filles… trop directes on va dire, tu sais, le genre qui couche le premier soir … » Doucement Capucine rigola. Elle se tourna vers elle, une moue malicieuse peinte sur le visage. Lena la connaissait mal mais ça lui importait peu. C’était amusant de la voir essayer de lui lancer des pics. C’était peine perdue, ça ne touchait pas Capucine. « Merci Lena… Mais tu sais… ça ne sera pas un premier soir. On est déjà sorti plusieurs fois ensemble… » Passant une main dans ses cheveux, elle observa la moindre réaction de la demoiselle face à elle. « Par contre, moi aussi j’ai un conseil… Il n’aime peut-être pas les filles directes mais je crois qu’il n’aime pas les adolescentes non plus… » Elle faisait évidemment référence à son attitude un peu enfantine devant lui. Certes, c’était mignon, mais pour une jeune fille. « Tu sais, il est plus proche de la trentaine que de l’adolescence… Je pense qu’il préfère les femmes mûres… » Peut-être que ça l’amusait en tant qu’ami mais Capucine imaginait bien qu’il n’apprécierait pas forcément cette attitude juvénile s’ils étaient en couple. Elle ne risquait pas trop gros en affirmant cela, c’était assez évident compte tenu de l’âge de Roméo. « Par contre, j’aimerais bien savoir, tu m’traites de fille facile là, mais où t’as bien pu savoir ça. On n’se voit jamais en dehors. » Elle n’était pas vexée puisqu’elle savait qu’elle n’était pas ce genre de fille. Evidemment, il lui était arrivé de faire l’amour un premier soir, elle n’allait pas le nier. Mais elle ne cherchait pas uniquement ce genre de relation. Pourquoi se priver si l’homme en face de vous n’attendait que ça lui aussi ? Ce genre de chose arrivait à tout le monde, inutile de catégoriser et de la traiter de fille facile. Peut-être parce que Lena, au fond, n’avait pas le cran de se laisser aller quand l’envie se faisait sentir. « Ce genre de trucs est souvent dit par des filles jalouses… Le serais-tu ? Ou alors t’as juste peur que Roméo se laisse aller avec moi, mh ? » Si Lena affirmait qu’elle n’avait pas peur, Capucine ferait tout pour lui faire dire le contraire. Elle le savait, elle le sentait. Pourquoi agirait-elle de la sorte sinon ?