Jeudi 08 octobre 1993Cher journal,
Je te commence aujourd’hui parce que c’est le plus beau jour de ma vie, du coup j’aurai plein de trucs à te raconter et j’abandonnerai peut-être pas ce journal au bout de trois jours, comme tout les autres, parce que je suis plus accro des maths que de l’écriture. Enfin, Papi dit que tenir un journal c’est bien, que ça permet de se rendre compte de notre évolution et patati patata. Comme Papi est un vrai sage, j’ai décidé de suivre ses conseils au mieux.
Je m’appelle Apple Klemensky, j’ai hérité de ce nom de famille pourri à cause de mon père, parce que ma famille est à moitié polonaise. Heureusement, j’ai un prénom plutôt joli, je ne me pleins pas trop. Je trouve que c’est mignon de la part de ma mère de l’avoir choisi, parce que comme ça je peux raconter la petite histoire qui va avec quand je me présente. En fait, je suis l’ainée d’une famille de trois, j’ai un petit frère et une petite sœur. Quand elle a connu mon père, ma mère voulait absolument avoir une petite fille en premier et à ce qu’il paraît, manger des pommes ça aide l’embryon à développer deux chromosomes X, alors elle a mangé des pommes comme une folle pendant toute sa grossesse. Et quand elle a accouché, eh ben je suis arrivée et elle était tellement heureuse qu’elle a décidé de m’appeler Apple. J’ai de la chance qu’elle ai pas du manger un fruit au nom ridicule, enfin bon !
J’ai douze ans, et je suis en première année au collège d’Eden Isle, en Louisiane. J’ai toujours vécu ici et je connais tous les élèves de ma classe depuis la maternelle, ou presque, alors je suis pas trop dépaysée, ça va. J’ai de bons bulletins, je fais mes devoirs et je rentre avant vingt heures le soir, donc mes parents sont plutôt fiers de moi, je pense que je ne suis pas à plaindre ! Ils sont cools avec moi, même si ma mère me voit grandir et se demande si j’ai un petit copain, ça l’inquiète un peu.
Heureusement, elle n’a pas de souci à se faire. Aujourd’hui j’ai embrassé un garçon pour la première fois de ma vie et je ne pense pas avoir fait le mauvais choix ! Il s’appelle Jules, c’est mon voisin. Je suis amoureuse de lui depuis toujours, depuis aussi longtemps que je peux me souvenir en tout cas. Et mes parents l’adorent, même si c’est vrai qu’il a presque dix-sept ans. L’écart entre nous peut paraître bizarre, mais ils s’habitueront, je me fais pas trop de soucis à ce sujet. Le petit hic, c’est au collège. Ils vont trouver ça bizarre que je sois avec un garçon plus âgé que moi, même si c’est cool dans le fond, non ? Je sais que Jules n’aura pas honte de moi, sinon il n’aurait pas choisi de me donner ce baiser ce matin, alors qu’on marchait ensemble pour aller à l’école.
Je dois te raconter ce qui s’est passé, c’est tellement dur de me retenir ! Je marchai à côté de lui, j’avais oublié mon parapluie et lui aussi. Il s’est mit à pleuvoir des cordes et j’avais les cheveux trempés, ça me glaçait le dos, le vent nous soufflait dans le visage et on en avait encore pour dix minutes à pied avant d’arriver devant le collège. Alors on s’est abrités sous un auvent en attendant que la pluie tarisse, parce que c’était intenable et aussi parce qu’on avait de l’avance. Je me suis séchée le visage avec mon foulard, mais Jules s’est penché vers moi et il m’a dit, comme ça, en souriant :
T’as encore une goutte, juste là…
Alors moi j’ai passé ma main sur la commissure de ma lèvre, comme il me montrait, mais ça m’avait l’air plutôt sec ! Il a rit et il m’a dit que j’avais raté là goutte, mais qu’il pouvait me l’enlever lui. Je suis sûre que ma bouche était sèche, en fait ! Mais il s’est penché vers moi, il m’a donné un petit baiser et il a murmuré « voilà… » avant de se rapprocher encore et de m’embrasser vraiment cette fois. J’ai cru que mon cœur allait exploser tellement il battait fort, j’ai cru que c’était un des plus beaux rêves que j’avais jamais fait, mais c’était réel. Jules m’embrassait et je l’embrassais. Il passait ses mains dans mes cheveux en picorant mes lèvres et moi je m’agrippais à son pull comme si j’avais peur qu’il disparaisse. Mais il n’a pas disparu. Et au moment où ses lèvres ont été réchauffer les miennes, qui étaient mauves de froid, j’ai su que jamais il n’aurait honte de moi.
Samedi 24 juillet 1995Cher journal,
Je viens de te retrouver dans une pile d’affaires que Papa avait monté au dernier étage, et comme je n’y vais jamais parce que je déteste les vieux greniers plein de souvenirs poussiéreux, j’ai pas eu l’idée pourtant évidente de te chercher là. T’as raison, j’ai pas pu tenir ma promesse. J’ai écris qu’une seule fois avant de t’abandonner dans un tas de chiffons de Mamie, parce que j’ai pas l’esprit à ça en ce moment, il y a deux ou trois raisons qui pourraient me faire pardonner.
D’abord, en deux ans, les choses n’ont pas vraiment changé dans ma vie. Je suis toujours avec Jules, on vit des moments magiques ensemble et je me consacre à lui plus qu’à n’importe quoi ou n’importe qui d’autre. Sauf la peinture peut-être, j’adore ça et j’y passe beaucoup de temps. Ca, c’est la bonne raison de mon absence : je vis les années les plus belles de ma vie pour le moment.
Après, il y a une autre chose. Je veux devenir médecin, ça peut paraitre un peu prématuré mais je crois que c’est ma vocation, parce qu’être au chevet d’un malade, lui tenir la main et ne rien pouvoir faire c’est assez insupportable. Je préfèrerai avoir les connaissances pour aider les gens efficacement, mais le chemin qui aboutit à la pédiatrie (parce que je veux absolument travailler avec un public d’enfants !), est long et tortueux. Je suis qu’en quatrième, mais je sais bien qu’il faut que j’excelle en maths, et pour le moment c’est loin d’être le cas. Je suis assez volontaire, je compte bien m’accrocher ! Mais du coup je travaille beaucoup, j’ai peu de temps pour moi.
Ensuite, il se passe vraiment des choses assez dures pour moi en ce moment. C’est idiot, je sais, mais je veux pas que Jules parte dans une autre ville pour ses études… J’ai trop peur qu’il m’oublie, ou qu’il se rende compte finalement que je ne lui manque pas tant que ça… Même si je lui fais confiance, il a commencé son déménagement il y a deux mois, pour être installé à la rentrée, et il ne peut plus venir nous voir très souvent, ça se limite à deux fois par mois. Il me manque déjà, que vais-je devenir au bout de plusieurs années sans le voir ? Je n’aurai mon bac que dans cinq ans, tout me paraît tellement plus long… Je dors mal, je fais des cauchemars et j’ai perdu un peu de poids. C’est moins de deux ou trois kilos, mais je remarque que je trouve tout un peu plus fade ces derniers temps, je suis fatiguée et je manque de calcium.
Mardi 12 septembre 1995Jules me manque à un point tel que j’ai pleuré quand il est parti ce week-end pour retourner à la fac lundi. Pas devant lui, je sais que ce serait ridicule, mais j’ai du mordre mes draps pour ne pas sangloter dimanche soir, parce qu’il m’a dit qu’il ne pourrait pas revenir avant au moins deux mois, il a un projet professionnel à finir pour le semestre qui lui prend du temps. Je dois me racheter des pantalons, je crois que j’ai perdu une taille.
Jeudi 20 septembre 1995Je ne sais plus quoi faire. J’ai demandé à Jules si je pouvais économiser pour lui rendre visite un de ces jours en train, mais les prix sont très élevés et je ne peux pas prendre dans la tirelire de mon père sans lui expliquer. J’ai de moins bonnes notes que l’année dernière, je peine en maths et je suis stressée. J’ai pleuré pendant mon interro de mardi, c’est la preuve que je suis beaucoup plus anxieuse qu’avant, non ?
Mardi 31 novembre 1995Jules est rentré il y a quinze jours pour les vacances, il est resté une semaine et m’a demandé si je suivais un régime, parce que si c’était le cas ce serait idiot puisque je suis très bien selon lui, mais je lui ai répondu que j’avais eu la grippe et que je ne mangeai pas depuis une semaine à cause de ça. C’est la première fois que je lui mens, je voulais pas… J’ai paniqué, j’aurai pas dû… Mais c’est pas grave, si ? J’ai qu’à reprendre quelques kilos et tout rentrera dans l’ordre.
Mardi 26 décembre 1995Jules n’a pas pu rentrer pour Noël, il est en voyage d’études ce semestre. J’ai mangé de la dinde, des marrons, j’ai fait un effort, c’est vrai ! A la moitié du repas de fête j’ai dû sortir de table parce que j’avais des nausées, je me suis écroulée sous mes draps et cette nuit je me suis levée parce que j’avais encore mal à l’estomac. J’ai dû courir aux toilettes pour vomir, j’ai passé le pire des Noël de ma vie.
Jeudi 7 janvier 1996Cher journal,
Est-ce que tu sais ce qu’il faut faire quand on essaye d’appeler à l’aide mais que personne ne nous entend ? J’ai essayé de téléphoner à Jules mais ça passe mal ici, je ne veux pas inquiéter mes proches mais j’ai besoin d’aide. Mon bulletin est arrivé et mes notes dégringolent, ma grand-mère est malade, je me sens si seule… Ce matin tout le monde était déjà au travail, au collège mais moi je suis restée à la maison en prétextant que c’était journée pédagogique. C’est seulement que je ne veux plus qu’on me voit comme ça. J’ai du mal à me reconnaître dans la glace maintenant. Je me maquille alors ça passe, mais je sais qu’on voit plus les arrêtes de mes pommettes et mes cheveux sont secs, ils se cassent et tombent dans la douche. Le manque de calcium se fait sentir.
Dimanche 2 février 1996J’ai vomi aujourd’hui. Pas comme à Noël, là je me sentais tellement mal dans ma peau que j’ai enfoncé deux doigts dans ma gorge et que mon petit-déjeuner a fini dans la cuvette, il y avait un peu de bile et de sang avec. J’ai peur de moi maintenant, j’ai peur de ce que m’inflige. Je crois que je dois en parler, mais à qui ? Jules me téléphone, mais il est trop loin pour faire quelque chose et personne d’autre ne peut comprendre. J’ai peur.
Samedi 7 juin 1996On m’a annoncé que je redoublai. Mes parents vont faire appel. Maintenant je me pèse tous les matins et je fais attention au nombre de calories sur la boite de céréales du petit-déjeuner, la prof de français a remarqué ma silhouette et elle m’a dit d’aller parler à l’infirmière. Mais j’irai pas, je sais que personne ne peut faire ce qu’il faut.
Vendredi 16 juin 1996Appel gagné, je passe en troisième. Je pèse 34 kilos et 8 centièmes.
Dimanche 7 juillet 1996Jules est rentré. Il m’a vu et j’ai cru qu’il allait pleurer. Il m’a dit qu’il allait chercher une solution, qu’il fallait que j’aille à l’hôpital. J’ai crié. Je ne veux pas. J’ai mal au ventre tous les matins maintenant.
Samedi 15 juillet 1996Jules m’a dit qu’il revenait vivre ici ! Il arrête la fac, c’est dur à faire comme choix mais il m’assure que c’est ce qu’il doit faire, ce qu’il veut faire. Je culpabilise un peu de l’empêcher de vivre son rêve mais il m’a promis que c’était son choix, que je n’avais pas de raison de m’en vouloir. J’ai arrêté de me faire vomir même si j’ai encore mal au ventre tous les matins.
Mercredi 07 août 1996J’ai repris quelques kilos. Manger ne m’enchante pas mais Jules me fait rire et on évite de parler de ça à table, alors j’oublie peu à peu que mon estomac est sur le point de se retourner et j’enfourne le repas. Pas de là à en reprendre, ça c’est certain, mais j’ai retrouvé le sourire et je dors mieux. Jules était bon élève au lycée et il m’aide pour rattraper le programme que j’avais un peu négligé l’an dernier. C’est une belle leçon de vie, finalement. J’ai appris que le garçon que j’aime ne me lâchera pas dans l’adversité.
Mon petit journal, je dois cependant te ranger quelques temps, travail oblige. J’ai décidé de me reprendre en main, de me concentrer et de me lier un peu plus aux autres, famille, amis… J’ai été très seule cette année et si j’avais été démunie de tout support papier pour coucher mes sentiments par écrit, il est possible que ça ait très mal fini. Alors merci d’avoir su m’apporter ce dont j’avais besoin et à un de ces jours !
Dimanche 14 octobre 1998Aujourd’hui Papi est mort. Il n’a pas souffert, il s’est juste endormi pour ne pas se réveiller. Enterrement dimanche prochain, je dois faire un discours au nom de ma grand-mère qui est à l’hôpital à cause de ses problèmes rénaux. Je déteste parler en public.
Vendredi 15 juin 1998Verdict ! Je passe en série scientifique ! C’est merveilleux, j’ai eu tellement peur… Je dois rejoindre Jules pour lui annoncer la nouvelle. J’ai seize ans, je vais enfin pouvoir faire ce qu’il me plaît. Je voudrais officialiser ma relation avec Jules maintenant, mais on pense attendre que j’ai atteint la majorité, parce que ça rassurera mes parents.
Samedi 30 juin 2000Hier ça s’est passé si bien… Remise des diplômes, j’étais tout sourire sous mon chapeau bleu marine de bachelière, le proviseur m’a serré la main et à présent je vais pouvoir faire la fac de médecine qui se trouve à seulement vingt-cinq minutes en bus de notre petite ville. J’ai présenté mes parents à Jules, même si finalement ce n’était vraiment pas la peine d’en faire tout un plat vu qu’ils se connaissent depuis toujours ! ils ont été assez surpris, pas tant qu’on soit ensemble mais plus qu’on ait réussi à être si invisibles ! On ne leur a pas encore dit qu’on était en couple depuis six ans, ni qu’on allait se marier. Ils vont sûrement sauter au plafond en sachant que c’est prévu fin juillet, mais bon…
Lundi 02 août 2000 Apple McArtie. C’est joli, je trouve. Je suis enfin débarrassée de ce fameux Klemensky, je suis la femme la plus comblée du monde. On va habiter ensemble, Jules a déjà été visiter quelques maisons en périphérie de la ville. L’une d’elle lui plaît particulièrement, il m’a montré des photos et je dois avouer que ça me tente ! C’est un pavillon à quatre pièces, donc trois chambres et un salon, ainsi que la cuisine et la salle d’eau évidemment. On préfèrerait s’installer directement dans la maison de nos rêves plutôt que de prendre un studio et de déménager ensuite quand on aura des enfants. On en a discuté, et on est d’accord tous les deux pour nous lancer dans cette grande aventure qu’est la parentalité. On a la vie devant nous, mais l’envie se fait tant sentir !
Samedi 07 décembre 2000J’ai fait un malaise ce matin, je suis peut-être enceinte ! Je vais chercher un test de grossesse à la pharmacie.
Non, fausse alerte. Le test est malheureusement négatif, mais ça arrive à tout plein de femmes, on va réessayer d’ici trois mois, pour bien viser le moment de fécondation. J’aimerai bien un petit bonhomme, avec les yeux de son papa.
Lundi 17 avril 2001Test négatif, je t’informe la prochaine fois !
Dimanche 07 juin 2001Test négatif. Je vais demander à la pharmacienne si ce truc est vraiment si fiable que ça.
Samedi 08 novembre 2001Pas d’enfant.
Lundi 09 avril 2002Négatif. J’en ai marre, je veux tomber enceinte…
Jeudi 24 mai 2003On a été voir un médecin. Il dit que j’ai des problèmes d’ovaires… Que ça se résout par médication mais que ça risque d’être long. On en a marre d’attendre.
Lundi 24 juillet 2003Ce matin je me suis mise à pleurer en faisant mon dernier test. J’ai promis à Jules que ça n’était pas de sa faute, ni celle de personne en fait. Mais j’en ai assez de voir des enfants dans mon cabinet sans en avoir chez moi. Je crois que je suis stérile pour toujours. Je vais arrêter de t’embêter avec ça, ça me déprime.
Samedi 28 mars 2011
SALUT A TOI. Je relis toutes ces conneries que j’ai raconté il y a presque huit ans, je suis pas vraiment stérile, en fait ! C’était dur, mais on l’a fait. JE SUIS ENCEINTE. JE VAIS AVOIR UN BEBE. On va avoir un bébé, tous les deux, moi et l’homme dont je suis amoureuse depuis tellement de temps. J’ai enfin réussi… On a réussi, on va avoir un bébé… Un seul peut-être et alors ce n’est pas l’important ! C’est un miracle, j’avais perdu tout espoir… Ce matin j’ai jeté le test à la poubelle sans même jeter un œil au résultat, je me suis retournée en croyant avoir aperçu quelque chose, j’ai plongé mes deux mains dans la poubelle et je l’ai ressorti, j’ai couru, j’ai pleuré, j’ai crié… Je l’ai embrassé à plein bouche, j’ai appelé mes parents, ma sœur, j’ai même été voir ma voisine Molly à sept heures du matin pour lui raconter, parce que je ne pouvais pas attendre une minute.
Lundi 30 mars 2011Je reçois des cadeaux, des visites, je peux enfin consulter le Livre des Prénoms sans me mettre à pleurer… Mon mari est aux petits soin avec moi, je vais me trouver de nouveaux vêtements et décorer enfin la chambre de notre nouvel enfant. En rose, j’aime le rose… C’est tout simplement la couleur du miracle, de la joie, de l’amour… Alors notre bébé sera soit notre petite fille soit notre petit garçon gay. Mais je VEUX tout repeindre en rose !
Dimanche 07 avril 2011
J’ai fini la peinture des murs sous le regard amusé de Jules, qui pense qu’on va se retrouver avec un petit bonhomme et qu’on en aura pour une fortune en papier peint bleu ! J’ai le plus grand sourire de ma vie du matin au soir, je suis allée voir les landeaux au grand magasin de la ville, je veux le plus beau pour notre bébé…
Lundi 02 juin 2011Bébé perdu.. Fausse couche. Je pleure, je me sens si mal… J’ai envie de mourir, tout est de ma faute, pourquoi avoir insister pour sortir me promener avec un simple pull, c’est de ma faute… Notre enfant est parti. On ne le verra jamais pointer le bout de son nez, pousser son premier cri, souffler sa bougie d’anniversaire… J’ai envie de vomir. Je ne veut plus voir la douleur dans les yeux de Jules. J’ai si peur. Je crie quand il me prend dans ses bras. Je panique, je…
Vendredi 24 juin 2011Les antidépresseurs ça donne la nausée… Mais c’est mieux pour éviter de pleurer dit Jules, moi je le crois pas mais je… Mais je lui fais plaisir. J’ai perdu tous ceux auxquels je tenais sauf ma sœur. Mes amis n’appellent pas, mon frère, mes parents. Ils ont peur d’apprendre que je suis dans cet état. De toute façon ça me ferai plus de mal que de bien. J’ai honte. Je suis une incapable. Et jamais Jules ne mérite une telle incapable. Mais je veux pas qu’il me quitte. J’ai…
Mercredi 08 mai 2013
J’ai besoin d’aide.