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 « So now you know »

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Jules McArtie
Jules McArtie
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MessageSujet: « So now you know »   « So now you know » EmptyJeu 13 Mar - 22:07


Don't judge me, please. I know I'm a monster

Junan détestait les salles d'attente. Il avait toujours l'impression qu'en restant autant de temps en présence de ces patients dans une salle confinée, il allait ressortir plus malade qu'à son arrivée. Pourtant depuis deux ans maintenant, les rendez-vous étaient réguliers. Pour sa femme, pas pour lui. Mais il l'y accompagnait aussi souvent qu'il le pouvait. Il la laissait entrer seule, mais il lui tenait la main dans la salle d'attente alors qu'elle tremblait, ne supportant pas le regard des autres. Aujourd'hui était un jour comme celui-là. Il lui serrait tendrement la main et embrassait sa tempe, lui chuchotant que tout allait bien.

Elle était si maigre... parfois, ça lui faisait peur. Quand il la prenait dans ses bras, les rares moments où elle arrivait à le laisser faire, il avait toujours un sursaut en sentant ses os saillants sous sa peau. Elle semblait tellement faible, tellement fragile. Son visage était émacié et la fatigue s'y lisait grâce aux cernes qui creusaient ses yeux. Même ses cheveux semblaient ternes. Elle n'était que le fantôme de la femme qu'il avait épousé. Parce qu'elle avait un fantôme dans le ventre. Parce que leur enfant n'était jamais né. Et parce qu'il ne naîtrait jamais. Et Jules était incapable de la convaincre du contraire. Il n'arrivait plus à trouver les mots pour lui redonner espoir, lui faire croire en un avenir meilleur. En la possibilité d'avoir un enfant, plus tard. Elle était enfermé dans sa coquille de pénombre et de misère. Et il n'arrivait pas à l'en sortir. Car plus il essayait, et plus cette coquille grandissait pour le dévorer lui aussi.

Lorsque le médecin appela le prénom de sa femme, il lâcha lentement sa main et lui dît « A tout à l'heure mon amour... » frôlant à peine son dos alors qu'elle se levait et se dirigeait vers leur médecin traitant. Croisant ses bras contre son torse, il s'installa un peu mieux dans la chaise, regardant un peu autour de lui. Quelle ne fût sa surprise lorsqu'il la vît, elle. Capucine. Il croisa son regard un instant mais le détourna bien vite. Il avait honte. Non pas honte de sa femme, loin de là. Honte de la situation. Elle voyait sa faiblesse, la sienne à lui. Elle était consciente de l'intimité profonde de son professeur. Et de l'homme qui s'était servi d'elle...
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Capucine Dauvilliers
Capucine Dauvilliers
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MessageSujet: Re: « So now you know »   « So now you know » EmptyMar 25 Mar - 14:59


You're not a monster. But I hate you.
No. I love you more.

Depuis leur excursion, Capucine était malade. Elle avait dû attraper froid lors de leur bain de minuit et n’arrivait pas à se remettre. Elle n’allait que très peu chez le médecin préférant se soigner seule. Pourtant, son état ne se calmait pas, il semblait même s’empirer et ça ne faisait que l’énerver un peu plus. La jeune femme ne voulait pas se l’avouer mais un coin de son esprit se demandait si elle ne réagissait pas ainsi à cause de la déception qu’elle ressentait vis-à-vis de Jules. Elle se sentait beaucoup trop mal pour qu’il ne s’agisse que d’un rhume et ça n’était pas la saison de la grippe.

Pourtant en arrivant dans la salle d’attente, cachée derrière son écharpe et ses grosses lunettes de soleil, elle regretta immédiatement d’être venue. Assis non loin d’elle se trouvait Jules en compagnie de sa femme. Elle aurait pu partir. Elle aurait dû. Cependant, elle ne fit rien. Ses yeux cachés par ses lunettes restaient rivés sur ce couple qu’elle maudissait. Seulement, en regardant sa femme, elle eut un pincement au cœur. Son corps semblait si faible, sa peau était presque grise tellement elle paraissait terne. Elle devait être magnifique lorsqu’elle était en plein forme, Capucine en  était certaine mais à présent, elle ressemblait plus à un fantôme qu’à une belle femme. Ça la rendit triste. En effet, la situation familiale de son professeur était compliquée. Elle l’avait compris lors de leur dispute et à ses réactions mais le voir réellement lui fit mal. L’image qu’ils renvoyaient tous les deux était malgré tout très belle. Le mari soutenant sa femme, caressant sa main tendrement, les yeux uniquement rivés sur elle. Capucine était passée inaperçue. Elle aurait pu s’asseoir près de lui, il n’aurait sûrement rien remarqué mais elle ne lui en voulait pas. La jeune femme savait très bien qu’il aimait sa femme.

Lorsqu’elle se leva, Capucine crut qu’elle allait tomber. Elle était si maigre. Doucement, elle retira ses lunettes et tourna le regard vers Jules. Il venait tout juste de la remarquer. Sa femme absente, il réalisait enfin que des personnes se trouvaient autour de lui, dont elle.  Pourtant, il ne s’attarda pas sur elle, ce dont elle aurait dû se douter. Rapidement, elle fouilla son sac et trouva son stylo. Elle griffonna sur le coin d’un magazine avant d’en arracher le petit bout et de se lever. Doucement, elle s’approcha de Jules et glissa le mot sur ses genoux. « Rejoins-moi dehors, s’il te plait ». Sans se retourner, elle sortit espérant qu’il vienne la rejoindre. Capucine ne savait plus ce qu’elle ressentait et surtout ce qu’elle allait lui dire. Sa colère contre lui s’était quelque peu apaisée en le voyant avec sa femme mais elle ne pouvait empêcher sa jalousie de la dévorer. Tremblant de nervosité, la jeune femme sortit son paquet de cigarettes. Elle toussait pourtant trop pour fumer mais le stress ne lui laissait pas d’autre choix que d’allumer un bâton de nicotine. Aspirant une première fois, elle toussa immédiatement lâchant sa cigarette qui tomba part terre. « Bordel de merde. » Dos à la porte, elle se pencha pour la récupérer n’osant pas regarder qui allait la franchir. Une chose était sûre, s’il ne se montrait pas, elle partirait. Retourner honteusement dans la salle n’était pas une solution envisageable.
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Jules McArtie
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MessageSujet: Re: « So now you know »   « So now you know » EmptyVen 28 Mar - 14:57


Don't judge me, please. I know I'm a monster

Laisser sa femme seule était toujours difficile pour Jules. Il avait l'impression de l'abandonner, qu'elle ne pourrait jamais s'en relever. Et d'un autre côté, lorsqu'il le faisait, quand il n'avait pas le choix notamment pour le boulot, il se sentait un moment libéré. Dès lors qu'on arrivait à lui faire penser à autre chose, il allait un peu mieux. Mais dès qu'il retournait chez lui — non — dès lors qu'il quittait sa salle de classe dans l'optique de rentrer chez lui, alors la culpabilité revenait l'étouffer. Sa femme. Sa belle épouse était seule à la maison. Qui sait ce qui était arrivé dans sa journée elle ? Peut-être rien. Peut-être n'avait-elle pas bougé du lit. Peut-être avait elle pleuré, beaucoup, comme souvent. Peut-être avait-elle réussi à se balader un peu. Ou peut-être qu'il était advenu l'irréparable. Combien de fois Jules avait craint de retrouver sa femme inconsciente, voire pire ? Il ne les comptait plus. Il avait encore peur de ça. Encore et toujours. Elle tenait depuis deux ans dans un état lamentable. Peut-être un jour voudrait-elle arrêter de survivre... Peut-être un jour est-ce que c'était elle qui allait l'abandonner... Peut-être.

Les visites chez le médecin étaient leur principales sorties en couple aujourd'hui. Rien de bien réjouissant pour ainsi dire. Mais la vie conjugale de Jules ne l'était plus depuis un moment. On fait avec, aurait-il répondu aux curieux se demandant comment il supportait cette situation. Oui. Il faisait avec. Parce qu'il n'avait pas la force non plus de faire sans. Sans elle. Il l'aimait beaucoup trop.

Lorsqu'enfin le médecin vînt chercher sa bien-aimée, il sortît un instant de cette bulle malsaine, se rendant compte de son environnement. Et c'est comme ça qu'il s'aperçut de la présence de Capucine. Et cette dernière le regardait. Il en aurait pâli tellement ça le troublait et l'effrayait. Que pensait-elle à l'instant ? Que se disait-elle ? Elle devait le haïr. C'était déjà sûrement le cas depuis l'épisode du car, dans lequel il lui avait clairement laissé penser qu'il regrettait leur nuit ensemble. Mais à présent, ça ne pourrait qu'être pire. Il avait trompé cette femme. Fragile. Faible. Il n'était qu'un enfoiré. détourna donc les yeux, mortifié et frotta sa nuque en fixant d'un regard vide les magazines sur la table basse au milieu de la pièce. Il frémit presque lorsqu'il sentît la présence de la belle brune tout près et qu'il vît le papier qu'elle déposa sur ses cuisses. Il le prît alors qu'elle sortait et le lût. Elle voulait qu'il la rejoigne à l'extérieur. Pourquoi ? ne pût-il s'empêcher de se demander. Il hésitait. Allait-elle lui cracher à la gueule ? Il le méritait, de toutes manières. Il fallait qu'il assume. Lentement, il se leva et se dirigea à la suite de la jeune femme. Il sortît et frissonna alors que le froid frappa son visage. Resserrant sa veste autour de son corps il la remarqua tout près, baissée sur une cigarette tombée à terre. Il pinça les lèvres et se rapprocha, hésitant avant de poser sa main sur son épaule pour annoncer sa présence. « Tu... tu voulais me parler..? » demanda-t-il doucement, reculant d'un pas en prévention d'une quelconque baffe ou d'un coup de poing voire d'un hurlement colérique, croisant les bras sur sa poitrine pour se donner chaud et peut-être inconsciemment pour se protéger. « Je t'écoute.. » souffla-t-il, rentrant presque sa tête dans ses épaules.
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Capucine Dauvilliers
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MessageSujet: Re: « So now you know »   « So now you know » EmptyVen 4 Avr - 11:21


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Capucine ne savait même plus ce qu'elle allait lui dire. Elle avait eu envie de lui dire ses quatre vérités, lui faire comprendre qu’il avait mal agi, qu’il n’était qu’un con mais le voir en compagnie de sa femme qui semblait si faible l’avait totalement chamboulée. Il ne lui avait rien promis. Elle était consciente qu’il ne l’aurait jamais choisie mais était-ce une raison pour être ingrat ? Absolument pas et ça, Capucine allait lui faire comprendre. Son côté impulsif mourrait d’envie de ressortir et faire un scandale mais ils étaient dans un endroit public et elle n’avait aucune envie de s’afficher ainsi et surtout, lui créer plus de problèmes qu’il n’en avait déjà.

Le stress l’envahissait de plus en plus alors qu’elle l’attendait dehors. Le fait qu’elle soit malade ne l’aidait pas à se détendre. Tout son corps tremblait plus que de raison et ça ne fit que l’énerver un peu plus. En boucle, dans sa tête, tournait un conseil qu’elle se devait de respecter : « reste calme, Capucine ». Seulement, il ne l’aida pas en la surprenant alors qu’elle se trouvait dos à lui. Impossible de retenir un sursaut et ce fut vivement qu’elle se retourna vers lui. « Tu... tu voulais me parler..? » La réaction de Jules la fit froncer les sourcils. Pourquoi reculait-il comme ça. « Pas besoin de t’éloigner autant. Je ne vais ni t’embrasser de force ni te frapper. » Elle ne put empêcher de s’immiscer en elle un sentiment de déception. Son langage corporel trahissait sa peur qu’elle ne l’approche et ça lui fit vraiment mal. « Je t'écoute.. » La situation paraissait irréelle. Il était un petit garçon pris en faute et paniqué et elle, celle qui allait certainement lui faire la leçon. Point positif, il semblait redouter la confrontation et se reprocher lui-même quelque chose. Sauf s’il avait juste peur qu’elle ne le touche ou le force à reproduire leur moment passé. « tu m’déçois. Réellement. J’te pensais mieux éduqué que ça. » Toussant faiblement, la jeune femme ne le quitta pas du regard. « J’sais bien que je n’suis pas grand-chose pour toi mais tu aurais pu me montrer un peu plus de respect. J’pensais que ce moment avait été particulier, fort et intense. Mais apparemment j’t’ai juste servi de vide couilles. » Elle détestait les mots qu’elle employait, mais ils correspondaient bien à ce qu’il lui avait laissé comme impression. « J’suis pas une salope, ni une briseuse de couple. Mais il y avait quelque chose de plus entre nous deux. Alors soit tu as parfaitement bien joué le jeu uniquement dans le but de me sauter, ce que je n’arrive pas à croire. Soit il y a un sérieux souci. Tu aurais dû réagir autrement. J’t’ai jamais demandé de quitter ta femme ou quoi que ce soit mais tu dois bien avouer que nous deux ça t’apporte quelque chose de bon en ce moment. » Elle ne mettrait pas des mots sur le fait que sa femme semblait aller mal et qu’il s’échappait grâce à Capucine mais c’était surement ça le fin mot de l’histoire.
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Jules McArtie
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MessageSujet: Re: « So now you know »   « So now you know » EmptyLun 14 Avr - 20:30

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Son ventre se tordait désagréablement alors que l'heure du jugement venait de sonner. Il allait enfin entendre tout ce qu'elle pensait de lui, ce qu'elle avait à lui dire, à lui cracher à la gueule. Peut-être même lui balancerait-elle qu'il n'était qu'un véritable enfoiré pour faire ça à sa pauvre femme. Il le pensait lui-même d'ailleurs. Il n'avait pas besoin que Capucine le lui dise. Il avait eu un mouvement de recul lorsqu'elle s'était retournée, non pas parce qu'il ne voulait pas l'approcher mais parce qu'il avait peur de la violence de ses paroles. Il savait qu'elles allaient être violentes. Il ne méritait que ça. « Pas besoin de t’éloigner autant. Je ne vais ni t’embrasser de force ni te frapper. » lui adressa-t-elle, l'air déçu. Il croisa nerveusement les bras et haussa les épaules. « Je le mériterais pourtant. » répondît-il la voix un peu tremblante. Et il enchaîna en lui disant qu'il l'écoutait. Il était là pour ça. Pour l'écouter, pour écouter ce qu'elle avait de si important à lui dire. Et il savait que ça s'annonçait très peu agréable. « Tu m’déçois. Réellement. J’te pensais mieux éduqué que ça. » Première baffe. Il encaissa, sans rien dire, rentrant un peu plus sa tête dans ses épaules. Pour le moment il ignorait de quoi elle parlait exactement. Faisait-elle allusion à leur nuit ou à la façon dont il traitait sa femme derrière son dos ? « J’sais bien que je n’suis pas grand-chose pour toi mais tu aurais pu me montrer un peu plus de respect. J’pensais que ce moment avait été particulier, fort et intense. Mais apparemment j’t’ai juste servi de vide couilles. » En fait, elle parlait plus précisément de son comportement après leur nuit passionnée. Il était vrai qu'il n'avait pas été un parfait gentleman mais qu'elle pense qu'il puisse s'être seulement servie d'elle pour se soulager le vexait. Il fronça doucement les sourcils, déglutît et retînt une réponse. Elle ne semblait pas avoir terminé. « J’suis pas une salope, ni une briseuse de couple. Mais il y avait quelque chose de plus entre nous deux. Alors soit tu as parfaitement bien joué le jeu uniquement dans le but de me sauter, ce que je n’arrive pas à croire. Soit il y a un sérieux souci. Tu aurais dû réagir autrement. J’t’ai jamais demandé de quitter ta femme ou quoi que ce soit mais tu dois bien avouer que nous deux ça t’apporte quelque chose de bon en ce moment. » Il fût surpris de remarquer que pendant tout son discours, il avait retenu sa respiration. Il laissa son souffle s'échapper et passa une main sur son visage, n'osant toujours pas la regarder. Elle avait raison, sur toute la ligne évidemment. Evidemment qu'il y avait eu quelque chose de spécial mais... il ne pouvait pas l'avouer. Parce que s'il le lui avouait à elle, il se l'avouait à lui. Et c'était hors de question.

Il finît par se racler la gorge et la fixa son regard dans le sien. Elle semblait fatiguée. Epuisée même et un instant il se demanda si c'était de sa faute. Certainement. Ce rhume qu'elle semblait trimballer aussi n'était purement pas la seule cause de son allure maussade et exténuée. Il finît par prendre la parole. « Je ne sais pas comment tu aurais voulu que j'agisse. Nous avons passé une agréable nuit toi et moi... » Il jeta un regard fébrile autour de lui avant de reprendre. « mais c'était une seule et unique fois. Ca avait beau être très bien... » génial, magique... « ça n'arrivera plus jamais. J'espère que tu en as conscience. Tu n'es pas rien. Mais toi et moi, ensemble, ça... ça ne doit pas avoir d'importance. Ca doit rester... une seule et unique nuit. Un bon souvenir. Mais... voilà. » En effet. Quoi qu'il avait pu se passer, même si ça avait paru incroyable et puissant, il fallait que ça reste éphémère. Mais est-ce que ce dont il essayait de se convaincre était possible ? Est-ce qu'il lui était possible maintenant qu'il avait goûté aux lèvres de Capucine de s'en passer en un battement de cils ? Ou au contraire avait-elle maintenant le pouvoir de le faire succomber en un claquement de doigt ? Son ton s'était voulu assuré mais à bien y repenser, sa voix trahissait le fait qu'il était incertain, perdu et pas tout à fait sûr de ce qu'il avançait.
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Capucine Dauvilliers
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MessageSujet: Re: « So now you know »   « So now you know » EmptyJeu 1 Mai - 8:42


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L’avoir face à elle dans cette situation la troublait. Elle aurait aimé que tout soit plus simple. Imaginer qu’il n’était qu’un connard paraissait tellement plus facile. Pourtant, Capucine savait parfaitement qu’il n’en était rien. Le voir avec sa femme ne fit que confirmer sa pensée. Eux deux avait été une parenthèse, un moment de bien être qu’il s’était offert pour oublier son quotidien chaotique et douloureux. Il avait été sincère avec elle, elle l’avait senti. Même s’il était doué pour jouer la comédie, cette nuit-là n’avait rien de faux. Seulement, elle savait aussi que ça ne suffisait pas pour qu’il veuille recommencer. Ils avaient fait une bêtise. Mais Capucine avait adoré ça et son esprit n’arrêtait pas de lui repasser leur moment intime. Elle n’était pas amoureuse de son professeur mais ce qu’ils avaient partagé l’avait marquée à vie. Malheureusement.
« Je ne sais pas comment tu aurais voulu que j'agisse. Nous avons passé une agréable nuit toi et moi... » Capucine frémit sans pouvoir le contrôler en entendant sa voix. « mais c'était une seule et unique fois. Ca avait beau être très bien... ça n'arrivera plus jamais. J'espère que tu en as conscience. Tu n'es pas rien. Mais toi et moi, ensemble, ça... ça ne doit pas avoir d'importance. Ca doit rester... une seule et unique nuit. Un bon souvenir. Mais... voilà. » La jeune femme ne put retenir une toux. Elle était choquée, évidemment, mais surtout très déçue. Que devait-il dire ou faire ? Pourquoi sa femme était-elle si mal ? Pourquoi devait-elle culpabiliser de désirer un homme marié ? Pourquoi ne pouvait-elle pas faire concurrence à une femme bien dans sa peau ? Tant de choses qui remettaient Capucine à sa place et diminuait son envie de se battre. « J’aurais juste voulu que tu me respectes un peu plus. Tu m’as juste ignorée. Et ça, je n’apprécie pas. Pour moi ça avait plus de valeur qu’une nuit torride avec un étranger. Alors même si je ne te demande pas monts et merveilles, je veux juste du respect. » Une toux vint couper son petit monologue ce qui l’énerva encore plus. Elle n’avait pas fini et ne voulait surtout pas perdre contenance ou qu’il reprenne la parole. C’était à elle de parler. « J’en connais assez sur toi pour savoir que tu n’es pas un salaud et que tu ne fais pas ça parce que tu voulais juste te vider. Au fond, ça aurait peut-être été mieux puisque j’aurais été seulement furieuse. Là, j’suis furieuse et triste. Parce que je n’aime pas ce chagrin qui t’entoure. Et… J’ai l’impression d’avoir été importante parce que j’ai réussi à te redonner le sourire pendant notre nuit. » Elle avait vu un visage différent de son professeur. En classe, il avait toujours ce visage joyeux pourtant, aujourd’hui, elle savait qu’il ne portait pas ce sourire tout le temps et que chez lui se déroulait un drame qui semblait l’accabler et le rendre beaucoup trop malheureux à son goût. « J’veux revoir ce sourire… j’veux te redonner un peu de bonheur… Mais j’me déteste de te désirer parce que… » rapidement, elle vérifia que personne ne les écoutait et surtout pas sa femme. « parce que je désire un homme marié à une femme qui ne mérite pas de souffrir plus encore… Mais je n’arrive pas à oublier cette nuit. Je n’arrive pas. Et ça, tu ne peux pas me blâmer… parce que je sais qu’au fond toi non plus tu ne peux pas l’oublier. » Ses sentiments contradictoires se bousculaient en elle la rendant un peu plus fébrile à chaque seconde. Elle se détestait d’agir ainsi mais ne pouvait faire autrement.
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MessageSujet: Re: « So now you know »   « So now you know » EmptyMar 6 Mai - 23:22


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Il était resté surpris par son ton. Il s'était attendu à ce qu'elle soit beaucoup plus agressive, qu'elle lui en veuille plus que jamais pour son comportement. Il avait d'ailleurs pensé au début qu'elle allait lui faire comprendre à quel point elle le trouvait monstrueux vis à vis de son comportement avec sa femme mais ça n'avait rien à voir. Elle lui en voulait pour son silence, son ignorance suite aux évènements de cette fameuse nuit. Il ne pouvait se mentir à lui-même : il avait été d'une lâcheté incroyable. Il avait eu tellement peur qu'en lui parlant, en essayant de s'adresser à elle comme d'habitude, en tentant de se conduire avec elle aussi naturellement que possible, ses gestes soient été interprété par leur entourage de façon lucide : ils avaient partagé une nuit ensemble. Ils avaient fait l'amour. Jules était un professeur dans l'illégalité. Et un mauvais mari. Il avait préféré l'ignorer afin que le jugement des autres ne s'ajoutent pas à celui qu'il s'infligeait déjà à lui même. Il comprenait cependant sa colère. Il comprenait qu'elle ressente de la rancoeur et de la déception face à son attitude. Il aurait mérité qu'elle le traite bien moins bien que ça. Pourtant il lui rappela que rien, non rien ne pouvait être répété de cette fameuse nuit. C'était une expérience merveilleuse, interdite mais qui resterait unique. Après son discours réaliste et défaitiste au possible, elle fût prise d'une quinte de toux. Jules fronça doucement les sourcils. Elle semblait bien malade. Il allait peut-être lui faire manquer son rendez-vous chez le médecin avec cette discussion et il en ressentît de la culpabilité.

« J’aurais juste voulu que tu me respectes un peu plus. Tu m’as juste ignorée. Et ça, je n’apprécie pas. Pour moi ça avait plus de valeur qu’une nuit torride avec un étranger. Alors même si je ne te demande pas monts et merveilles, je veux juste du respect. » commença-t-elle à répondre. Mais elle fût vite à nouveau interrompu. Il fît un pas vers elle, inconscient, prêt à la rattraper si elle chutait. Ca n'était qu'une toux mais tout de même. Il n'aimait pas ça. Cependant il espéra instantanément qu'elle n'ai pas remarqué son geste. Elle pourrait y voir un signe. Et il voulait éviter ça à tout prix. « J’en connais assez sur toi pour savoir que tu n’es pas un salaud et que tu ne fais pas ça parce que tu voulais juste te vider. Au fond, ça aurait peut-être été mieux puisque j’aurais été seulement furieuse. Là, j’suis furieuse et triste. Parce que je n’aime pas ce chagrin qui t’entoure. Et… J’ai l’impression d’avoir été importante parce que j’ai réussi à te redonner le sourire pendant notre nuit. »  Lorsqu'elle évoquait ce chagrin, Capucine voulait sûrement parler de sa femme, son épouse au teint maladif. Dépressive. Cette ombre qu'il aimait pourtant à la folie. Et elle avait raison. Elle avait raison sur tout. Elle lui avait redonné le sourire, elle lui avait permis pendant une nuit de se sentir libre, vivant et.. presque heureux. Se perdre dans son corps avait chassé un instant ses sombres idées. Et il lui en était infiniment reconnaissant. Mais... Il était impossible que ça arrive une nouvelle fois. Il ne fallait pas. Il ne devait pas. « J’veux revoir ce sourire… j’veux te redonner un peu de bonheur… Mais j’me déteste de te désirer parce que… parce que je désire un homme marié à une femme qui ne mérite pas de souffrir plus encore… Mais je n’arrive pas à oublier cette nuit. Je n’arrive pas. Et ça, tu ne peux pas me blâmer… parce que je sais qu’au fond toi non plus tu ne peux pas l’oublier. » conclut-elle et Jules en perdît un peu plus ses moyens. Elle avait tellement raison. Il n'arrivait pas à oublier. Pas seulement parce que ça le hantait, mais parce que ça avait été... génial. Il passa une main dans ses cheveux et regarda ailleurs pour ne pas avoir à lire la sincérité dans ses yeux. Pour ne pas non plus se laisser tenter à contempler son minois superbe. Il frottait sa nuque, mordant sa lèvre nerveusement. Il ne savait juste plus quoi répondre à ça. Il lui fallait du temps pour trouver ses mots. Et pour en gagner et passa une main dans ses cheveux et feignis de regarder vers l'intérieur de l'hôpital pour voir si personne n'arrivait. Il baissa ensuite les yeux sur ses pieds et joua avec le gravier qui se trouvait là. Se raclant la gorge et frotta un nouveau ses cheveux et les agrippa brièvement. Allez. Il devait répondre à présent. Il ne pouvait pas la laisser en attente comme il le faisait. Elle méritait son estime et elle méritait une réponse. « J'ai... j'ai besoin que tu comprennes Capucine...» débuta-t-il la voix légèrement tremblante au début, mais la stabilisant en un nouveau raclement de gorge. « J'ai besoin que tu comprennes que... je ne peux pas... Je ne peux pas réitérer mon... erreur.» Il savait que ce mot là allait être dévastateur. Aussitôt il continua, pour noyer le poisson. « Je ne dis pas que...» Il se mît à parler à voix basse, se rapprochant d'elle. « faire l'amour avec toi était une erreur.» Il ne pût empêcher un bref sourire de passer sur ses lèvres alors qu'une fois encore, des bribes de de souvenir de cette nuit-là et du plaisir fulgurant qu'il avait ressenti alors frappait son esprit. « Ca n'est pas ça. Tu es une fille... femme. Une femme fantastique. Tu es.. très belle mais... mais je suis marié.» Et il souligna ses mots en levant la main pour lui montrer son alliance. « J'ai beau avoir aimé cette nuit-là, ce que j'aime plus encore c'est ma femme. Et là est mon erreur. Celle de l'avoir.. trahi. Trompé.» Il avait toujours méprisé ces hommes qui allaient voir ailleurs, qui trompaient leur femme à tour de bras voire même une fois. Il ne pouvait s'empêcher de les juger et de se demander alors pourquoi ils les avaient épousé. Il trouvait ça d'une hypocrisie et d'une malhonnêteté gigantesque. Et maintenant il faisait partie du lot. Et il s'en mordait les doigts. « Je... je suis un.. enfoiré. Et je.. je ne peux pas changer ce qu'il s'est passé.» continua-t-il, la voix tremblante à nouveau. Mais il ne fît rien pour modifier ça. Tant pis. Sa fragilité, elle la connaissait à présent. Elle n'avait plus rien à lui cacher. Elle savait tout. Ou presque. Elle en savait en tout cas assez. « Mais je ne veux pas aggraver mon cas dans le futur.» Il leva les yeux vers elle et les plongea dans les siens. Elle avait toujours ces fabuleux iris chocolat. Il les trouvait adorable. Ils pétillaient d'une intelligence rare. Et c'était merveilleux de s'y perdre. « Ce n'est pas... contre toi.» continua-t-il en se rapprochant encore. Il hésita avant de poser ses mains sur ses avant-bras. « Je ne te blâme de rien. Je ne te tiens pas pour responsable dans cette histoire. Je.. je suis le seul à porter la faute. Je te fais du mal sans... l'avoir jamais souhaité.» Il ne se rendît même pas compte qu'une larme coulait bien que sa gorge lui faisait mal tant elle était serrée. « Et je pourrais tout aussi bien.. blesser ma femme plus qu'elle ne l'est déjà si.. elle venait à savoir.» Il déglutit et retira ses mains finalement. La larme venait de couler dans son cou et il réalisa enfin. Il renifla et essuya sa joue, regardant à nouveau autour de lui. « Je sais.. que tu ne lui diras rien mais... moi je sais. Je sais ce que j'ai fait. Et... je me trouve horrible, tu vois ? Je ne suis pas... un salaud. Je ne me suis pas vidé les couilles comme on dit.» Il trouvait d'ailleurs cette expression d'une atrocité inimaginable. « Mais je suis un enfoiré malgré tout.» Il croisa les bras et baissa à nouveau les yeux, baissant les paupières même pour s'empêcher de craquer encore.
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